Je viens d'apprendre par Le Matin (*1) qu'un airbag anti-avalanche révolutionnaire a vu le jour au coeur du Valais grâce aux initiative d'une société qui surf sur le succès : Snowpulse.

Mais quel sont donc les aspects les plus intéressants, voir révolutionnaires de cet airbag :

• intégration ergonomique visiblement magistrale au sac à dos!
• positionnent idéal de l'airbag autour du cou et de la tête, ce qui protège :
• des coups et collisions avec les objets et obstacles entraînés ou en contact avec l'avalanche.
• d'un contact trop direct avec la neige, limitant du même coup les risques d'étouffement et d'hypothermie.
• la possibilité de compter sur un dégonflage automatique après 90 secondes (*2) libérant une poche d'air respirable en cas d'enfouissement, un enfouissement qui est beaucoup moins probable que pour un skieur non équipé! (*2) Attention cet aspect est mentionné sur le site du prix W. A. de Vigier, mais n'est peut-être pas encore implémenté en version commercialisée quand vous lisez ces lignes, merci de vous référer au site Internet de Snowpulse pour des informations supplémentaires à ce sujet.
• plus léger que la moyenne cet airbag de 150 litres (conforme aux normes CE) et financièrement abordable intéresse aussi bien les professionnels du ski chargé de sécuriser les stations que les amateurs de ski de randonnée.

Notons encore que les concepteurs de cet airbag ont reçu le prix W. A. de Vigier en 2007.

Quelques réflexions personnelles :
Félicitations, fantastique, voilà plusieurs années que j'attendais un développement majeur dans le domaine des airbags anti-avalanches, le concept classique des coussins dorsaux me paraissait un peu trop rustiques. Comme probablement beaucoup d'autres pratiquants du ski de randonnée, il m'est arrivé de dessiner quelques croquis pour essayer d'imaginer le perfectionnement des modèles d'airbags classiques en incluant la protection de la tête et le dégonflage servant de poche d'air de secours, mais il me manquait l'idée de l'intégration complète au sac à dos ainsi que de nombreux paramètres que vous avez su concilier efficacement pour mener cet extraordinaire projet à terme, bravo!

• Temporisation pour le dégonflage, cette caractéristique de l'air bag (voir réf (*2) ci-dessus) est très intéressante, j'aurai aimé la voir détaillée sur le site, notamment pour répondre aux questions suivantes :
• un paramètre intéressant est lié à la dynamique du dégonflage, en fait celui-ci est probablement suffisamment lent pour protéger encore le skieur des chocs pendant la première phase du dégonflage, tout en assurant un afflux d'air frais à celui qui serait bloqué précocement dans une position scabreuse, c'est peut-être la réponse aux 90 secondes!
• autre chose qu'un temporisateur ? Par exemple un détecteur de mouvement qui en absence de mouvement ( = fin de la phase dynamique de l'avalanche) activerait le dégonflage. Mais il est clair qu'un système de ce genre est plus complexe, donc plus faillible! Alors éventuellement couplé en parallèle avec un temporisateur de dégonflage plus long, disons environs 3 minutes, ce qui en considérant le temps de déplacement dans le flux de l'avalanche et les quelques décimètre cubes d'air probablement disponible devrait être une limite envisageable sans qu'elle s'applique uniquement aux champions d'apnée! Ce point implique d'ailleurs une autre petite remarque : un entraînement à l'apnée est probablement utile dans de nombreuses circonstances et notamment dans les avalanches de poudreuse où pris dans le flux il peut être très difficile de respirer, même en surface.
• Le déclenchement manuel est capital, mais on pourrait peut-être y associer d'autres sortes de déclenchements, par exemple à distance par les autres membres du groupe.
• Il serait très intéressant de voir des vidéos sur mannequins dans des avalanches réelles! Et il serait même tentant de se porter volontaire pour ce genre de tests en conditions hyper-sécurisées avec une mini avalanche à risque d'enfouissement minimes. Gardons cependant à l'esprit qu'il est possible de résister à la tentation

(*1) attention les volumes cités par l'article du Matin correspondent vraisemblablement au volume utile du sac à dos, c'est à dire le volume pour stocker vos affaires dont bien sûr le matériel anti-avalanche classique constitué par la pèle et la sonde! Le détecteur de victime d'avalanche (DVA) doit quand à lui être porté le plus près possible du corps (en pratique sur le T-shirt anti-transpirant) pour garantir sa présence pour les cas rares mais quand même possible où le skieur serait surpris sans son sac à dos et/ou en tenue plus légère. N'oublions pas non plus que les avalanches ont naturellement tendance à dévêtir leurs victimes, impliquant qu'un bon ajustement des vêtement et du sac à dos sont capital pour maximiser les chances de survie!